Photo|Société ➔ Sociologie visuelle
L’environnement urbain est constitué de repères visuels qui tracent des parcours à la fois géographiques et sociaux. Ces parcours s’inscrivent par la suite dans des territoires, eux aussi, à la fois géographiquement et socialement délimités. Par exemple, chaque quartier, qu’il soit favorisé ou défavorisé, possède certains repères visuels qui lui sont propres.

Ce qui vaut dans un quartier ne vaut pas nécessairement dans l’autre ; on ne retrouvera pas dans un quartier cossu des murs ou des infrastructures graffités, alors qu’on en retrouvera plusieurs dans les quartiers centraux. Également, chaque quartier possède ses frontières visuelles qui le délimitent. Dans un quartier défavorisé ou central, cette frontière visuelle peut être une autoroute, une voie ferrée, des terrains vagues ou abandonnées, un parc industriel, etc.
Dans un quartier cossu, en Amérique du Nord, ces frontières visuelles se traduiront soit par des parcs urbains, de grands boulevards à l’aménagement paysager lisse et sophistiqué, des infrastructures sportives qui se fondent dans le paysage, des centres commerciaux en périphérie qui marque la fin de la banlieue, etc.
Il y a aussi, dans notre environnement, tous ces lieux-mouvements, des genres de bassins attracteurs, qui drainent les gens dans des activités sociales communes : les infrastructures sportives, les lieux où se manifeste la culture, les événements festifs, les parcs urbains, marché public, lieux touristiques, etc.
© Pierre Fraser (Ph.D.), sociologue, 2016